Marché du sucre
Toute la quantité de betteraves sucrières produite en Suisse est transformée par Sucre suisse SA dans ses usines d’Aarberg et de Frauenfeld. Les accords bilatéraux rendent l’économie sucrière suisse directement dépendante de celle de l’UE. La solution double zéro interdit les soutiens à l’exportation du sucre transformé et les prélèvements de droits de douane sur les importations. L’évolution des marchés internationaux impacte donc fortement les prix et la production de sucre en Suisse. Afin de maintenir la compétitivité de l’industrie sucrière, le prix du sucre indigène doit, plus ou moins, correspondre à celui de l’UE. Pour compenser la faible protection douanière, la Confédération verse une contribution particulière allouée par hectare de betteraves.
Chaque année, les sucreries et les betteraviers négocient les prix des betteraves et le volume de production en considérant la situation au niveau politique et les possibilités d’écoulement. L’interprofession, constituée paritairement de représentants de la sucrerie et de la FSB, négocie de plus chaque année les conditions de prise en charge des betteraves sucrières. Le sucre est vendu par la sucrerie aux industries de fabrication de denrées alimentaires et au commerce de détail.
Après l'abandon des quotas de production sucriers européens, l’augmentation de la production et l’effondrement des prix dans l’UE ont fortement impacté la Suisse. La surface de betteraves sucrières a reculé de 21'000 (2014) à quelques 17'000 hectares aujourd'hui. Grâce au bon prix du sucre, aux aides fédérales et cantonales ainsi qu'un bon soutien technique, la surface globale réaugmente légèrement depuis 2022. Afin d’assurer la pleine charge de travail des sucreries, SUS doit importer des betteraves depuis les pays limitrophes. La filière a pour objectif la culture de 20'000 hectares de betteraves en Suisse.
Le sucre conventionnel est produit selon les prescriptions de Suisse Garantie. Une étude indépendante a délivré un bon certificat au sucre suisse. Elle a révélé que, grâce au professionnalisme des cultivateurs, aux bons rendements et à une efficience énergétique élevée, l’impact sur l’environnement du sucre suisse est un tiers plus faible que pour celui produit en Europe.
La culture de betteraves sucrières selon les normes Bio Suisse est encouragée. Ce label vise entre autres le non-recours aux produits phytosanitaires de synthèse. Si les défis, notamment au niveau du désherbage, sont nombreux, de plus en plus de producteurs plantent ou sèment de la betterave biologique pour actuellement atteindre plus de 300 ha.
Depuis 2016, il est possible de produire des betteraves sucrières IP Suisse. Ce label demande un non-recours aux fongi- et insecticides, en plus de favoriser par différentes mesures la biodiversité. La surface est agrandie en fonction des possibilités d’écoulement du sucre IP Suisse sur les marchés. La production s'étend sur quelques 3'500 hectares.
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